-
Par sucrerire le 7 Octobre 2015 à 15:47
Note: cette histoire a été écrite en 2014
(Par texto)
Lui : Salut ça va ?
Moi : Oui et toi ?
Lui : Oui tu fais quoi ?
Moi : Fête et toi ?
Lui : M’ennuie… Y’a fête où ?
« Dans ton village. » Je dois répondre ça ? Non. Non, il viendrait. Et moi, je ne veux plus le voir. Lui, c’est un ex. Je suis sortie au moins deux, peut-être trois fois avec. Après, j’ai plus compté. Des baisers, des câlins volés ici et là. De temps à autre. Ce n’est pas un ex, somme toute. C’est plutôt un meilleur, même super pote. Mais il m’a tellement déçue. Je ne sais pas si je peux encore lui faire confiance. Il m’a souvent menti.
Mon père fait partie d’une équipe de tennis. Ils jouaient à la salle du village de cet ex. Je suis allé supporter mon père. Puis je reçois ce sms. Je devrais répondre ? Lui dire franchement que je suis ici, le voir débarquer. Je regarde dans la salle. Mon père. Mes deux sœurs. Non, ce ne serait vraiment pas une bonne idée. Et pourtant…Moi : Dans ton village.
Lui : Oh On se voit ?
Moi : Non, c’est pas une bonne idée.
Lui : Pk
Moi : Tu sais très bien
Lui : Non :) Ou tu sors ou c’est moi qui viens
Moi : Ben vas-y je t’attends mdr
Lui : Ok
Je rigole, sachant qu’il n’osera jamais venir. Je retournai derrière le bar aider un ami à servir.
- Tu peux aller chercher un plateau à l’arrière ? On n’en a plus assez, il me dit.
- Ouais no soucis. Je m’en vais à l’arrière.
- Mais on n’en a plus non plus ici des plateaux ! criai-je.
Pas de réponse. J’allais me retourner quand deux mains se serrèrent autour de ma taille. Je sursautai.
- Coucou, dit-il avec un grand sourire. Je me retournai :
- Putain sérieux t’es vraiment venu en fait.
- Tu m’avais dit oui.
- Je déconnais !
- Oh, c’est pas gentil, continua-t-il de dire en souriant.
- Je reviens attends-moi deux secondes et touche à rien !
Je retournai au bar :
- Désolée on n’a plus de plateau faut faire le tour des tables pour en récupérer mais j’ai un pote qui se tape un peu l’incruste là…
- Ben tu peux lui parler, je sais assurer le service seul.
- Okay. Je sentis à nouveau une présence dans mon dos.
« Ramène-toi dehors ou je gueule ton nom au milieu de la salle. » murmura-t-il.
- C’est bon je me ramène, va m’attendre.
Il sortit.
- Si mon père me cherche, commençai-je à l’intention de mon ami,…
- Tu es aux toilettes, à l’arrière en train de chercher des verres, tu es allée rechercher des boissons ou tu téléphones, t’inquiète, compléta-t-il.
- Merci, dis-je. Mais je crois que j’en aurai pas pour longtemps.
J’enfilai ma veste en cuir et sortit. Il m’attendait à la porte.
- Tu en as mis du temps… On marche ?
- Si tu veux…
Je le suivis dans les ruelles du village. Je perdis vite mes repères, ne connaissant du village que la maison de ma tante, chez qui je dois normalement dormir ce soir. On s’éloignait de plus en plus, je commençais à avoir froid, et nous ne disions rien. Il faisait assez noir malgré les lampadaires. Nous arrivâmes enfin à un endroit plus éclairé. Une pancarte m’indiqua que c’était l’école primaire. Je vis un petit muret de pierre accolé à un mur. Je m’assis.
- Pourquoi on est venus ? demandai-je.
Il sourit. S’assit à côté de moi.
- On rentre quand ? J’ai froid. Et je sais pas du tout où on est dans le village.
- Tu as froid ? répéta-t-il.
- Oui ! Il se rapprocha de moi.
- Si tu veux, je peux te réchauffer, dit-il en souriant.
- Non ça ira, je préfèrerais crever de froid.
- C’est pas gentil, ça.
- Je sais. J’aime bien être méchante. Surtout avec toi.
- Pff… donc, tu as froid, tu es perdue, tu es pas fatiguée tant qu’on y est ?
- Si aussi.
- Okay bah dors sur le mur et regarde les étoiles.
- Bonne idée. Joignant les gestes à la parole, je m’allongeai sur le dos et regardai en l’air.
- Y’a pas d’étoiles, dis-je.
- Si y’en a une là.
- Où ?
- Suis mon doigt.
Je suivis son index mais j’avais beau chercher, je ne voyais rien.
- Tu te fous de moi.
- Oui.
Il me plaqua contre le muret et m’embrassa. Passa ses mains sous mon t-shirt. Je le repoussai, me relevai. Je me sentais mal.
- T’es malade ou quoi ? C’est fini tout ça !
- Pourquoi ?
- Tu m’as plaquée deux fois ! Pour me refaire ça après ? C’que t’es con.
Il sourit encore. J’en avais marre de son magnifique sourire qui me faisait craquer. Je regrettais déjà ma réaction.
- J’suis désolé. Je vais toujours trop vite.
- Pour ce que tu viens de faire maintenant ?
- Non. Pour t’avoir plaquée.
Il s’assit à côté de moi.
- C’est vraiment fini ? demanda-t-il.
- J’en sais rien. Je sais même pas si ça a un jour commencé tellement tu es quelqu’un de bizarre.
Il posa une main sur ma cuisse. Je l’enlevai.
- Arrête bordel. Tu me soule.
- T’aimes pas ?
- J’en ai surtout marre.
Je me levai, et commençai à faire quelques pas dans la rue.
- Tu vas où ? demanda-t-il.
- Je rentre.
- Tu n’y arriveras pas.
- Et pourquoi ?
- Parce que c’est dans l’autre sens que tu dois aller, maligne.
J’ai commencé à rire toute seule de ma connerie. De ma honte. De combien j’étais ridicule. De la situation. Puis il a commencé à rire aussi. Et on a commencé à descendre la rue en riant comme deux idiots. Puis :
- C’est pas le même chemin, dis-je.
- Hein ?
- Tu m’emmène où, là ? Je vois très bien que ce n’est pas par-là qu’on est venus !
Il sourit :
- Genre.
- Ben oui ! Allez ramène-moi à la salle tu soules !
- Pourquoi ?
- Mais j’en ai marre je veux rentrer ! lui criai-je.
- Tu restes pas avec moi ? demanda-t-il en souriant.
- Alors dis-moi où on va.
Il se rapprocha de moi. Passa ses bras autour de ma taille. Je ne résistai pas.
- Tu vois toujours pas les étoiles ? murmura-t-il.
- Non…
- Alors ferme les yeux. Que je te mette des étoiles dedans.
On s’embrassa. Ses mains passèrent sous le t-shirt, me réchauffant au passage. Elles passèrent du haut en bas du dos. C’était magique. On resta comme ça longtemps. J’aurais voulu que ça ne se termine jamais. Mais je revins à la réalité.
- Je veux pas retourner à la salle, dis-je. Je veux rester ici, avec toi. Je m’en fous si j’ai froid, si je suis perdue et fatiguée.
- On va chez moi alors ?
- Oui.
Sur le trajet, nous sommes restés collés. Je fredonnais une musique idiote. Et il souriait. De son putain de beau sourire.
votre commentaire -
Par sucrerire le 7 Octobre 2015 à 15:51
(Par texto)
Moi: Papa, je peux dormir chez une amie ce soir?
Lui: Non. Reviens pour minuit et demi devant la salle.
Je ne répondis pas. Je déposai mon téléphone, et posa mon regard sur le petit homme qui somnolait déjà dans son lit.
- Je m'en vais dans quatre heures. Tu comptes dormir où on passe du temps ensemble? demandai-je.
Il ne répondit pas. Je soupirai. Je quittai ma chaise et allai m'asseoir à côté de lui.
- Tu dors? insistai-je.
- Non.
Il sourit.
- Tu te fous de ma gueule?
- Oui.
Il sourit à nouveau.
- Pourquoi tu me réponds pas?
Il ne répondit pas. Il attrapa mon bras et m'entraîna vers lui, contre son corps.
- Lâche-moi! je protestai.
- Pourquoi?
Je me redressai et m'assis au bord du lit.
- T'es trop imprévisible. Je sais pas, j'arrive pas à te comprendre, à te cerner, j'ai du mal.
Je le fixai dans les yeux. Que j'aimais tant. Je n'avais jamais fait attention. Ses yeux semblaient me parler. Il s'amusait de cette situation. Ça se lisait dans ses yeux. Je l'amusais.
- Je suis quoi pour toi? demandai-je.
Je lus alors le trouble. L'embarras. Il ne savait pas.
- Tu ressens quoi pour moi? insistai-je.
Il sourit, voulut dire quelque chose mais il n'y arriva pas. Il était perdu. Il perdit son sourire. Il détourna le regard. Je portai ma main à son menton et tourna sa tête vers moi.
- Regarde-moi.
- Pourquoi?
- Regarde-moi dans les yeux.
- Tu me fais peur!
Il ferma les yeux. Je le lâchai et me levai. Il entoura ma taille de ses bras, et me tira vers lui.
- Reste...
- Lâche-moi. Je m'en vais.
- Je suis qu'un connard avec toi c'est vrai... Mais reste encore, ta présence me fait du bien.
Je le fixai à nouveau pendant quelques secondes. C'était vrai. Alors il tourna la tête. Il m'avoua:
- Tu me mets mal à l'aise.
- Quand je te regarde dans les yeux?
- Oui. Mon cerveau s'sent violé.
Il sourit. Moi aussi:
- C'est peut-être parce que c'est ce que je fais.
Il prit ma tête dans ses mains et m'embrassa. Il m'attira à nouveau contre lui, dans le lit.
- Je ne veux pas, dis-je.
- Tu veux pas quoi?
- ...
- Désolé.
Il me lâcha. Je me levai, ramassa ma veste, mon écharpe, puis je m'effondrai au sol, les larmes aux yeux. Il ne dit rien. Il se contenta de venir près de moi, et de me serrer dans ses bras. Il savait que je n'étais pas normale. Je pense qu'il était impossible qu'il soit amoureux de moi. Je pense que personne ne peut m'aimer avec cette folie que je trimbale. Il était juste là comme un grand frère, bon, peut-être un peu plus qu'un grand frère. Mais ça ne dépasserait jamais ça. Je me levai brusquement, le faisant reculer.
- Eh?
- Je veux plus te voir!
Mes réactions abusives prirent le dessus. Je m'enfuis en courant, je sortis dehors. Il neigeait. Je courrais au milieu des flocons, sans rien voir, qu'est-ce que je foutais? Je pleurais, avec l'impression que mes larmes séchaient presque instantanément, qu'elles devenaient de la glace, comme mon sang, comme mon coeur. Je ne suis pas normale. Je suis un handicap, mon handicap au quotidien. Je n'avais pas besoin de lui. De toute cette souffrance supplémentaire. Je le vis à travers mes larmes émerger de la neige, courant vers moi. Je recommençai à courir. Je ne savais plus où j'allais. Je voulais plus retourner à la salle. Je voulais être seule, me laisser mourir de froid.
C'est quoi, être normale? Je l'enviais, lui, d'être normal. J'étais jalouse, au fond.
Je continuai à courir, puis j'arrivai à la route recouverte de neige. Approximativement au milieu, je m'effondrai. Je m'effondrai dans la neige. Je n'avais plus de force.
Je veux être normale, je veux être normale.
Je l'entendis hurler mon nom.
Avant qu'une voiture ne me percute de plein fouet.
votre commentaire -
Par sucrerire le 7 Octobre 2015 à 15:53
Je me souviens.
Je me souviens du choc de la voiture.
De son cri avant que je ne perde connaissance.
Du fait que j'ai volé, un peu.
Que je n'ai pas eu mal au corps.
Mais mal au coeur.
Son cri m'a déchiré le coeur.
Et je me suis rendue compte
Que mon anormalité était dangereuse.
Que je me suis à ce moment-là rendue compte du danger que j'étais pour les autres
Mais surtout pour moi-même.Je me souviens.
Je ne voyais plus rien.
Ou je voyais tout.
Peut-être trop de choses à la fois
Ou pas assez
J'ai vu les couleurs
Les couleurs qui n'existent pas.Ce ne fut pas un bruit de vitre qui se brisa que j'entendis
Mais mon propre corps cassé
Telle une poupée
À qui on aurait démonté un bras, sans le vouloir
Moi on m'avait démonté mon bras, mes jambes, ma tête, mon coeur, mon corps tout entier
Sauf qu'à la différence d'une poupée
On ne pouvait pas me le remonter directement
Sans souffrance
Comme si rien ne s'était passé.Je me souviens.
J'ai entendu un deuxième cri.
J'ai entendu des bruits de freins.
J'ai deviné.
J'ai deviné qu'il est tombé genoux au sol.
J'ai deviné que l'homme est sorti de sa voiture, hébété, traumatisé
Peinant à appeler les secours.
J'ai entendu des paroles incompréhensibles
Comme s'ils parlaient tous une autre langue
Ou c'est moi qui en parlait une autre
Et je dialoguais avec la mort.
Je pouvais deviner qu'on me déplaçait, et qu'on m'emmenait.
J'ai cru voir les lumières de l'ambulance.
Et ces braves gens me parlaient
Sans que je comprenne.
Je sentais leur présence.
Je la devinais.
Je savais qu'ils s'activaient autour de moi.
Mais plus le temps passait
Moins je devinais
Je ne sentais plus personne autour de moi
Je n'entendais plus rien
Je ne voyais plus rien
Si ce n'est le néant.Dieu, j'aurais aimé dire que j'avais peur
Mais je n'étais plus là pour avoir peur
J'étais déjà partie
Je ne sais pas où
Je ne pouvais plus penser
Je ne pouvais plus rêver
J'ai su ce que ressentaient les morts
Et j'aurais aimé ne jamais le savoirJe me souviens de mes dernières pensées.
Papa.
Et pas Lui.
Mais un autre, cet autre qui n'existait pas.
Je me souviens de ma toute dernière pensée.
L'amour que je ne connaitrai jamais, avec cet autre qui n'existait pas.
Je me souviens de ma toute dernière question:Si j'avais été quelqu'un de normal, serais-je en train de mourir?
votre commentaire -
Par sucrerire le 7 Octobre 2015 à 15:53
Je me souviens, j'aimais pas trop la vie.
J'ai toujours souhaité mourir.
J'ai jamais eu peur de faire des choses dangereuses,
Je savais que je mourrais un jour, et que tant qu'à faire
Autant le choisir ce jour.
Mais je ne suis jamais morte.Et je pensais que le sommeil, c'était l'entrainement à la mort.
J'allais dormir tôt et je me réveillais tard.
Avec la déception d'être encore en vie.
Je jouais avec une lame.
Je prenais conscience de ce qu'était le sang.
Je faisais couler ma vie.
En espérant qu'un jour mon corps se vide de toute cette vie
Et que je puisse partir.Pourquoi?
Je trouvais la vie inutile.Je souffrais de respirer. De me remplir de vie. De sentir la vie en moi.
Certaines personnes meurent sans avoir rien demandé.
Moi je vis sans avoir rien demandé.
Et j'en ai toujours voulu à ma mère de m'avoir mise au monde, et abandonnée à ce point par la suite, finissant par me dire qu'elle regrettait de m'avoir eue.
Moi aussi, je regrette que tu m'aies eue.
Tu sais ce que tu aurais du faire à la naissance? Me prendre par une jambe, et m'exploser le crâne contre le radiateur. Je pense que c'est ce que tu aurais pu faire de mieux pour moi, maman. Tout le monde t'en aurais été reconnaissant. Moi la première. Papa. Et tous ces gens qui auraient gagné à ne jamais me connaitre.
Pouvez-vous connaitre cette sensation d'être de trop dans l'univers?
Cet univers immense, où tout le monde a sa place?
Moi, je n'ai pas la mienne. J'ai squatté un petit bout d'univers destiné à quelqu'un d'autre. J'ai pris sa place. Sa vie. Jusqu'à l'air qu'elle devait respirer. C'est sans doute pour ça que j'ai tant de mal à respirer.J'ai une amie asthmatique. Qui en souffre. Parce qu'elle aimerait tant faire une tonne de choses dans la vie, mais à cause de ça, elle ne peut pas. Moi, je veux pas faire toutes ces choses. Et je suis pas asthmatique. Une fois, après le cours de sport, je suis venue vers elle. Elle s'insufflait de l'air avec un petit appareil, je crois. Je suis venue, je lui ai demandé de me donner son asthme. Je n'avais pas dix ans.
J'ai une autre amie qui a un cancer. Qui va mourir dans moins d'un an. Elle s'affaiblit de jour en jour. Je l'ai connue sur un groupe Facebook. Où étaient réunis des personnes qui souffraient et voulaient partir. On créait des liens, ça nous empêchait de partir. Depuis, elle veut vivre. Elle s'en rendu compte de ce que c'était, la vie. J'aurais aimé pouvoir lui dire de me donner son cancer. La vie est mal faite.
Est-ce que quand j'étais en train de partir, j'ai voulu vivre? Non. Je crois que je souriais. Les ambulanciers n'ont pas du comprendre. Qui peut comprendre ce que c'est mourir pour moi? La délivrance.
Je ne me souviens pas de ce que j'ai ressenti à ce moment-là.
Je suppose que je priais pour ne pas m'en réveiller.
Que je priais pour mourir.
Que la vie me foute la paix.
votre commentaire -
Par sucrerire le 7 Octobre 2015 à 15:54
Je dois être la seule patiente qui ait pleuré de tristesse de se savoir encore en vie.
J'ai ouvert les yeux. Je voyais flou. La lumière m'aveuglait. Une infirmière me fixait.
- Il était temps! dit-elle.
- Il était temps de?
- Que tu te réveilles. Ça fait des mois que tu étais dans le coma. Ton état s'améliorait pas mal depuis quelques temps, on savait que ça arriverait. Je vais prévenir le docteur. Ça doit faire du bien de se sentir vivre à nouveau pas vrai? me dit-elle avec un grand sourire.
Non. Non pas vraiment. Mais je me contentai de lui sourire en retour. Alors, j'observai ce que j'étais devenue. Des bandages, des tuyaux partout. Quelle horreur. Les larmes me montèrent. Je me rendormis, épuisée.
Quelques jours, plus tard, je rouvris les yeux, et croisai ceux de ma mère. Elle ne semblait pas spécialement heureuse de me voir encore en vie. Je pense que c'était le contraire. Mon petit frère s'avança vers moi, une peluche à la main. Quel idiot. Quand j'étais là il passait son temps à m'enfoncer, et maintenant, il faisait le bien gentil. Alors que ça recommencerait. Je pus enfin sentir mes doigts, les remuai, et dirigeai lentement mon bras vers la peluche. Je l'attrapai et la ramenai vers moi. Mon père me regardait. Je fixai ses yeux. A la fois inquiet, et heureux. Personne ne parla de l'accident. Après une demi-heure, ma mère partit avec mon frère. Mon père resta encore un peu.- Je suis désolé. J'aurais du t'interdire de quitter la salle.
- C'est ridicule, p'pa, tu pouvais pas savoir, personne pouvait savoir. Puis regarde, je suis là.
- Mais en quel état? Tu devras attendre quelques mois avant de marcher à nouveau. Tu as besoin d'assistance pour respirer et manger. Ma pauvre petite puce...
- Ça va aller p'pa. Je t'assure.
- Sois forte ma grande.
Il m'embrassa sur le front. Et quitta la pièce.
Je commençai à pleurer. Attendre quelques mois avant de remarcher. Besoin d'assistance pour respirer et manger. Pouvais-je encore seulement rêver? J'inspirai un grand coup et je fermai les yeux. Une histoire, un endroit, une personne, n'importe quoi? Non... C'était impossible. Les larmes devinrent torrent dans mes yeux, j'hurlai.J'arrachai tous mes tuyaux et bandages, avant d'essayer de me lever, et de tomber violemment au sol.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique