• Part 1

    Note: cette histoire a été écrite en 2014

    (Par texto)

    Lui : Salut ça va ?

    Moi : Oui et toi ?

    Lui : Oui tu fais quoi ?

    Moi : Fête et toi ?

    Lui : M’ennuie… Y’a fête où ?

    « Dans ton village. » Je dois répondre ça ? Non. Non, il viendrait. Et moi, je ne veux plus le voir. Lui, c’est un ex. Je suis sortie au moins deux, peut-être trois fois avec. Après, j’ai plus compté. Des baisers, des câlins volés ici et là. De temps à autre. Ce n’est pas un ex, somme toute. C’est plutôt un meilleur, même super pote. Mais il m’a tellement déçue. Je ne sais pas si je peux encore lui faire confiance. Il m’a souvent menti.
    Mon père fait partie d’une équipe de tennis. Ils jouaient à la salle du village de cet ex. Je suis allé supporter mon père. Puis je reçois ce sms. Je devrais répondre ? Lui dire franchement que je suis ici, le voir débarquer. Je regarde dans la salle. Mon père. Mes deux sœurs. Non, ce ne serait vraiment pas une bonne idée. Et pourtant…

    Moi : Dans ton village.

    Lui : Oh On se voit ?

    Moi : Non, c’est pas une bonne idée.

    Lui : Pk

    Moi : Tu sais très bien

    Lui : Non :) Ou tu sors ou c’est moi qui viens

    Moi : Ben vas-y je t’attends mdr

    Lui : Ok

    Je rigole, sachant qu’il n’osera jamais venir. Je retournai derrière le bar aider un ami à servir.

    - Tu peux aller chercher un plateau à l’arrière ? On n’en a plus assez, il me dit.

    - Ouais no soucis. Je m’en vais à l’arrière.

    - Mais on n’en a plus non plus ici des plateaux ! criai-je.

    Pas de réponse. J’allais me retourner quand deux mains se serrèrent autour de ma taille. Je sursautai.

    - Coucou, dit-il avec un grand sourire. Je me retournai :

    - Putain sérieux t’es vraiment venu en fait.

    - Tu m’avais dit oui.

    - Je déconnais !

    - Oh, c’est pas gentil, continua-t-il de dire en souriant.

    - Je reviens attends-moi deux secondes et touche à rien !

    Je retournai au bar :

    - Désolée on n’a plus de plateau faut faire le tour des tables pour en récupérer mais j’ai un pote qui se tape un peu l’incruste là…

    - Ben tu peux lui parler, je sais assurer le service seul.

    - Okay. Je sentis à nouveau une présence dans mon dos.

    « Ramène-toi dehors ou je gueule ton nom au milieu de la salle. » murmura-t-il.

    - C’est bon je me ramène, va m’attendre.

    Il sortit.

    - Si mon père me cherche, commençai-je à l’intention de mon ami,…

    - Tu es aux toilettes, à l’arrière en train de chercher des verres, tu es allée rechercher des boissons ou tu téléphones, t’inquiète, compléta-t-il.

    - Merci, dis-je. Mais je crois que j’en aurai pas pour longtemps.

    J’enfilai ma veste en cuir et sortit. Il m’attendait à la porte.

    - Tu en as mis du temps… On marche ?

    - Si tu veux…

    Je le suivis dans les ruelles du village. Je perdis vite mes repères, ne connaissant du village que la maison de ma tante, chez qui je dois normalement dormir ce soir. On s’éloignait de plus en plus, je commençais à avoir froid, et nous ne disions rien. Il faisait assez noir malgré les lampadaires. Nous arrivâmes enfin à un endroit plus éclairé. Une pancarte m’indiqua que c’était l’école primaire. Je vis un petit muret de pierre accolé à un mur. Je m’assis.

    - Pourquoi on est venus ? demandai-je.

    Il sourit. S’assit à côté de moi.

    - On rentre quand ? J’ai froid. Et je sais pas du tout où on est dans le village.

    - Tu as froid ? répéta-t-il.

    - Oui ! Il se rapprocha de moi.

    - Si tu veux, je peux te réchauffer, dit-il en souriant.

    - Non ça ira, je préfèrerais crever de froid.

    - C’est pas gentil, ça.

    - Je sais. J’aime bien être méchante. Surtout avec toi.

    - Pff… donc, tu as froid, tu es perdue, tu es pas fatiguée tant qu’on y est ?

    - Si aussi.

    - Okay bah dors sur le mur et regarde les étoiles.

    - Bonne idée. Joignant les gestes à la parole, je m’allongeai sur le dos et regardai en l’air.

    - Y’a pas d’étoiles, dis-je.

    - Si y’en a une là.

    - Où ?

    - Suis mon doigt.

    Je suivis son index mais j’avais beau chercher, je ne voyais rien.

    - Tu te fous de moi.

    - Oui.

    Il me plaqua contre le muret et m’embrassa. Passa ses mains sous mon t-shirt. Je le repoussai, me relevai. Je me sentais mal.

    - T’es malade ou quoi ? C’est fini tout ça !

    - Pourquoi ?

    - Tu m’as plaquée deux fois ! Pour me refaire ça après ? C’que t’es con.

    Il sourit encore. J’en avais marre de son magnifique sourire qui me faisait craquer. Je regrettais déjà ma réaction.

    - J’suis désolé. Je vais toujours trop vite.

    - Pour ce que tu viens de faire maintenant ?

    - Non. Pour t’avoir plaquée.

    Il s’assit à côté de moi.

    - C’est vraiment fini ? demanda-t-il.

    - J’en sais rien. Je sais même pas si ça a un jour commencé tellement tu es quelqu’un de bizarre.

    Il posa une main sur ma cuisse. Je l’enlevai.

    - Arrête bordel. Tu me soule.

    - T’aimes pas ?

    - J’en ai surtout marre.

    Je me levai, et commençai à faire quelques pas dans la rue.

    - Tu vas où ? demanda-t-il.

    - Je rentre.

    - Tu n’y arriveras pas.

    - Et pourquoi ?

    - Parce que c’est dans l’autre sens que tu dois aller, maligne.

    J’ai commencé à rire toute seule de ma connerie. De ma honte. De combien j’étais ridicule. De la situation. Puis il a commencé à rire aussi. Et on a commencé à descendre la rue en riant comme deux idiots. Puis :

    - C’est pas le même chemin, dis-je.

    - Hein ?

    - Tu m’emmène où, là ? Je vois très bien que ce n’est pas par-là qu’on est venus !

    Il sourit :

    - Genre.

    - Ben oui ! Allez ramène-moi à la salle tu soules !

    - Pourquoi ?

    - Mais j’en ai marre je veux rentrer ! lui criai-je.

    - Tu restes pas avec moi ? demanda-t-il en souriant.

    - Alors dis-moi où on va.

    Il se rapprocha de moi. Passa ses bras autour de ma taille. Je ne résistai pas.

    - Tu vois toujours pas les étoiles ? murmura-t-il.

    - Non…

    - Alors ferme les yeux. Que je te mette des étoiles dedans.

    On s’embrassa. Ses mains passèrent sous le t-shirt, me réchauffant au passage. Elles passèrent du haut en bas du dos. C’était magique. On resta comme ça longtemps. J’aurais voulu que ça ne se termine jamais. Mais je revins à la réalité.

    - Je veux pas retourner à la salle, dis-je. Je veux rester ici, avec toi. Je m’en fous si j’ai froid, si je suis perdue et fatiguée.

    - On va chez moi alors ?

    - Oui.

    Sur le trajet, nous sommes restés collés. Je fredonnais une musique idiote. Et il souriait. De son putain de beau sourire.


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