• Part 5

    Je dois être la seule patiente qui ait pleuré de tristesse de se savoir encore en vie.

    J'ai ouvert les yeux. Je voyais flou. La lumière m'aveuglait. Une infirmière me fixait.

    - Il était temps! dit-elle.

    - Il était temps de?

    - Que tu te réveilles. Ça fait des mois que tu étais dans le coma. Ton état s'améliorait pas mal depuis quelques temps, on savait que ça arriverait. Je vais prévenir le docteur. Ça doit faire du bien de se sentir vivre à nouveau pas vrai? me dit-elle avec un grand sourire.

    Non. Non pas vraiment. Mais je me contentai de lui sourire en retour. Alors, j'observai ce que j'étais devenue. Des bandages, des tuyaux partout. Quelle horreur. Les larmes me montèrent. Je me rendormis, épuisée.
    Quelques jours, plus tard, je rouvris les yeux, et croisai ceux de ma mère. Elle ne semblait pas spécialement heureuse de me voir encore en vie. Je pense que c'était le contraire. Mon petit frère s'avança vers moi, une peluche à la main. Quel idiot. Quand j'étais là il passait son temps à m'enfoncer, et maintenant, il faisait le bien gentil. Alors que ça recommencerait. Je pus enfin sentir mes doigts, les remuai, et dirigeai lentement mon bras vers la peluche. Je l'attrapai et la ramenai vers moi. Mon père me regardait. Je fixai ses yeux. A la fois inquiet, et heureux. Personne ne parla de l'accident. Après une demi-heure, ma mère partit avec mon frère. Mon père resta encore un peu.

    - Je suis désolé. J'aurais du t'interdire de quitter la salle.

    - C'est ridicule, p'pa, tu pouvais pas savoir, personne pouvait savoir. Puis regarde, je suis là.

    - Mais en quel état? Tu devras attendre quelques mois avant de marcher à nouveau. Tu as besoin d'assistance pour respirer et manger. Ma pauvre petite puce...

    - Ça va aller p'pa. Je t'assure.

    - Sois forte ma grande.

    Il m'embrassa sur le front. Et quitta la pièce.
    Je commençai à pleurer. Attendre quelques mois avant de remarcher. Besoin d'assistance pour respirer et manger. Pouvais-je encore seulement rêver? J'inspirai un grand coup et je fermai les yeux. Une histoire, un endroit, une personne, n'importe quoi? Non... C'était impossible. Les larmes devinrent torrent dans mes yeux, j'hurlai.

    J'arrachai tous mes tuyaux et bandages, avant d'essayer de me lever, et de tomber violemment au sol.


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